Quelques gouttes de douceur
Parmi mes huiles essentielles fétiches se trouve l’huile essentielle de Palmarosa (Cymbopogon Martinii). En effet, cette huile essentielle douce possède de nombreuses vertus.
Appartenant à la grande famille des citronnelles, le Palmarosa nous vient à l’origine d’Inde ce qui lui vaut son surnom de “géranium des Indes”. D’ailleurs la fragrance de l’huile essentielle, obtenue à partir de ces grandes herbes, est intermédiaire entre celle du géranium et celle de la rose et cette huile essentielle a parfois été utilisée pour “couper” l’huile essentielle de Rose dont le prix est onéreux.
L’huile essentielle de Palmarosa contient majoritairement des monoterpénols, principalement du géraniol. Le géraniol est le plus anti-infectieux des monoterpénols. De ce fait, l’huile essentielle de Palmarosa possède une activité antibactérienne très intéressante[1].
Le géraniol est également très antifongique et inhibe le développement des champignons et détruit leurs spores. L’huile essentielle de Palmarosa est, de ce fait, très efficace contre des candidoses résistantes et elle renforce l’efficacité des traitements classiques contre le Candida albicans[2]. De plus, elle renforce l’activité des traitements antifongiques.
Le géraniol a également une grande activité en tant que vermifuge et il est considéré comme le principal responsable de l’activité antihelmintique (vermifuge) du Palmarosa[3][4].
Enfin le géraniol semble être responsable de l’activité insectifuge de l’huile essentielle de Palmarosa. Ainsi l’huile essentielle de Palmarosa offre une protection de 6h contre Anopheles sundaicus (un des moustiques vecteurs de la Malaria)[5].
Si l’huile essentielle de Palmarosa n’a pas été directement testée, les huiles essentielles d’autres citronnelles (Cymbopogon flexuosus et Cymbopogon citratus) ont montré une bonne activité de répulsion contre Aedes aegypti (moustique vecteur de la dengue)[6]. Plus récemment, une activité efficace de la citronnelle de Java (Cymbopogon winterianus) contre les tiques a été démontrée, et cette activité potentialise celle de l’huile essentielle de thym serpolet (Thymus serpyllum)[7].
En plus du géraniol, l’huile essentielle de Palmarosa contient environ 10% d’esters, principalement de l’acétate de géranyle. Les esters sont des espèces biochimiques très antispasmodiques. Ils agissent à la fois au niveau nerveux et musculaire. La feuille de Palmarosa est d’ailleurs traditionnellement utilisée pour son activité spasmolytique, et son activité bronchodilatatrice et vasodilatatrice a été démontrée in vitro[8].
L’huile essentielle de Palmarosa est plutôt tonique notamment du système nerveux. Et elle fera des merveilles en olfaction contre les angoisses, le stress et l’irritabilité (quelques gouttes sur un stick olfactif ou un mouchoir, à respirer ou 1 goutte appliquée sur les poignets et respirer).
Attention, l’huile essentielle de Palmarosa est également utérotonique et de ce fait contre-indiquée tout au long de la grossesse, sauf au moment de l’accouchement éventuellement (diluée à 5% dans une huile végétale de noyaux d’abricot pour un massage doux du bas du dos – toujours demander l’avis d’un professionnel).
Toutes ses propriétés font de cette huile essentielle un allié de choix pour soulager les problèmes de peaux, notamment en cas de mycoses cutanées et c’est pourquoi je l’aborde avec bonheur lors de mon atelier sur les huiles essentielles et la peau.
Biblio
[1] Lodhia, M. H., K. R. Bhatt, et V. S. Thaker. « Antibacterial Activity of Essential Oils from Palmarosa, Evening Primrose, Lavender and Tuberose. » Indian Journal of Pharmaceutical Sciences 71, no 2 (mars 2009): 134‑36. https://doi.org/10.4103/0250-474X.54278.
[2] Khan, Mohd Sajjad Ahmad, Abida Malik, et Iqbal Ahmad. « Anti-Candidal Activity of Essential Oils Alone and in Combination with Amphotericin B or Fluconazole against Multi-Drug Resistant Isolates of Candida Albicans. » Medical Mycology 50, no 1 (janvier 2012): 33‑42. https://doi.org/10.3109/13693786.2011.582890.
[3] Kumaran, Asha M., Prashanth D’Souza, Amit Agarwal, Rama Mohan Bokkolla, et Murali Balasubramaniam. « Geraniol, the Putative Anthelmintic Principle of Cymbopogon Martinii. » Phytotherapy Research : PTR 17, no 8 (septembre 2003): 957. https://doi.org/10.1002/ptr.1267.
[4] Katiki, L. M., A. C. S. Chagas, H. R. Bizzo, J. F. S. Ferreira, et A. F. T. Amarante. « Anthelmintic Activity of Cymbopogon Martinii, Cymbopogon Schoenanthus and Mentha Piperita Essential Oils Evaluated in Four Different in Vitro Tests. » Veterinary Parasitology 183, no 1‑2 (29 décembre 2011): 103‑8. https://doi.org/10.1016/j.vetpar.2011.07.001.
[5] Das, M. K., et M. A. Ansari. « Evaluation of Repellent Action of Cymbopogan Martinii Martinii Stapf Var Sofia Oil against Anopheles Sundaicus in Tribal Villages of Car Nicobar Island, Andaman & Nicobar Islands, India. » Journal of Vector Borne Diseases 40, no 3‑4 (décembre 2003): 100‑104.
[6] Castillo, Ruth M., Elena Stashenko, et Jonny E. Duque. « Insecticidal and Repellent Activity of Several Plant-Derived Essential Oils Against Aedes Aegypti. » Journal of the American Mosquito Control Association 33, no 1 (mars 2017): 25‑35. https://doi.org/10.2987/16-6585.1.
[7] Stefanidesova, Katarina, Ludovit Skultety, Olivier A. E. Sparagano, et Eva Spitalska. « The Repellent Efficacy of Eleven Essential Oils against Adult Dermacentor Reticulatus Ticks. » Ticks and Tick-Borne Diseases 8, no 5 (août 2017): 780‑86. https://doi.org/10.1016/j.ttbdis.2017.06.003.
[8] Janbaz, K. H., A. Qayyum, F. Saqib, I. Imran, M. Zia-Ul-Haq, et V. de Feo. « Bronchodilator, Vasodilator and Spasmolytic Activities of Cymbopogon Martinii. » Journal of Physiology and Pharmacology : An Official Journal of the Polish Physiological Society 65, no 6 (décembre 2014): 859‑66.